Pages

mercredi 5 mai 2010

La journée de solidarité avec
les luttes et revendications des cadres supérieurs au chômage :

Compte rendu
1- Objectif :

La journée est organisée par le groupe Rabita des cadres supérieurs au chômage le 28 avril 2010 au siège de l’ODT sous le slogan « Tout le soutien et l’appui aux luttes et revendications des cadres supérieurs au chômage ».

L’organisation de cette activité s’insert dans le cadre de la compagne de sensibilisation, menée par le groupe rabita et qui consiste à nouer des relations de partenariat avec l’ensembles des acteurs sociaux, syndicaux, politiques, intellectuels et ceux de droits de l’homme. Et ce dans le but de rendre à la cause des cadres supérieurs au chômage l’intérêt qu’elle mérite sur la scène politique nationale et de cesser ainsi de la considérer comme étant une simple question d’ordre purement social, d’une part. D’autre part, le groupe Rabita, à travers ce genre d’activités de nature culturelles et intellectuelles, veut faire comprendre au gouvernement et à l’opinion publique nationale qu’il est décidé à défendre son droit légitime et constitutionnel au travail au sein de la fonction publique et à participer dans l’engagement de la société civile en faveur d’un Maroc de citoyenneté et de droits de l’homme.

2 - Les invités :

Parmi les invités présents figurent les organismes suivants :
  • L’organisation nationale pour le soutien des luttes et revendications des cadres supérieurs au chômage (ONSLRCSC),
  • L’organisation démocratique du travail (ODT)
  • L’organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH),
  • Le collectif pour la défense des libertés essentielles,
  • La ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme (LMDH),
  • L’organisation pour la liberté des médias et d’expression (OLME),
3 - Synthèse des interventions :

L’activité est inaugurée par le mot du groupe Rabita des cadres supérieurs au chômage à travers lequel les membres du groupe insistent sur leur droit au travail au sein du secteur de la fonction publique comme c’est reconnu par les deux arrêtés ministériels (888/99 et 695/99), et dénoncent avec force et sans complaisance la violence des forces de l’ordre à l’encontre de leur mouvement de revendications. Ils appellent à cet effet l’ensemble d’acteurs de la société civile, des partis politiques et organismes non gouvernementales ainsi que tous les intellectuels et les médias à soutenir davantage leur lutte du fait qu’elle concerne toute la population et non seulement ceux qui sont touchés par le chômage.

Tandis que tout les acteurs ont exprimé leur soutien inconditionnel aux revendications des cadres supérieurs au chômage et ont manifesté leur mécontentement quant à la répression du mouvement par les interventions brutales et sauvages des forces de l’ordre en considérant qu’un tel traitement ne peut que discréditer la légitimité du discours officiel qui ne cessait depuis de nous promettre un Maroc plus démocratique et plus ouvert à la culture des droits de l’homme. Et par le même ton, les acteurs ont fermement dénoncé la culture du clientélisme et des coups de piston qui domine toujours les procédures de recrutement dans la fonction publique. Chaque intervenant, suivant le prisme de son analyse de la question du chômage qui touche les cadres supérieurs, a pu aborder la problématique différemment.

L’organisme national pour le soutien des luttes et revendications des cadres supérieurs au chômage en la personne de Mr Med N’ HYLA ne fait pas d’illusion. Il a clairement considéré le chômage des cadres supérieurs comme étant un indicateur de l’échec des politiques officielles adoptées depuis l’indépendance, qualifiée selon lui de politiques non populaires. L’intervenant se demande pour quoi le gouvernement continu toujours de traîner le dossier des cadres supérieurs au chômage malgré les promesses du gouvernement qui consiste à réserver 10 % de postes d’emploi crées chaque année aux cadres supérieurs ? Il se demande également, a qui bénéficie cette manière de traînasser le dossier en question ?

L’odt en la personne de Mm Fatna OUFID a formulé que l’instauration d’un Etat de droit et de démocratie passe par l’intégration des cadres supérieurs dans le processus de prise de décision. Selon elle aucun développement ne sera atteint si ces compétences sont négligées et marginalisées. Elle a précisé que les luttes et les revendications des cadres supérieurs au chômage au Maroc sont celles de tous les citoyens du monde qui se mettaient à se soulever contre la domination du néolibéralisme sauvage qui concentre les richesses du monde entre les mains d’une minorité d’égoïstes, et qui se fortifie en favorisant le chômage, la pauvreté et la famine chez les multitudes.

L’OMDH au nom de laquelle sa présidente Mme Amina ABOUIYACH a fait savoir que le gouvernement a échoué l’opération d’intégration des cadres supérieurs dans le processus de développement du pays. Elle croit qu’il est temps de penser sérieusement au problème du chômage des cadres supérieurs selon une approche prenant en compte le politique, l’économique et le social, et ce, pour cesser les traitements superficiels et improvistes qui ne touchent pas encore le cœur du problème. D’après elle, la mise en place de politiques centrées autours des ressources humaines est l’unique stratégie à adopter si l’Etat veut vraiment intégrer l’univers de la modernité et celui de la démocratie.

Mr Ahmed OUIHMAN, représentant du collectif des libertés essentielles et membre de l’instance nationale pour la protection des biens publics, a révélé que le problème du chômage des cadres supérieurs est relatif à la persistance de la corruption et sur le plan politique, par l’adoption de choix politiques erronés et non adaptés aux besoins de la population, et sur le plan des institutions, par la dilapidation et le détournement du biens publics à coup de milliards. Selon lui, la faisabilité de la solution du problème du chômage des cadres supérieurs existe si les décideurs ont le courage de faire preuve de volonté politique. La preuve, dit-il, est que tous les établissements du pays souffrent du manque en matière des cadres et que du point de vue financière l’Etat dispose de suffisamment d’argent pour recruter ; pour ce fait, il suffit que le principe de la redevabilité et celui de la punité soient mises en vigueur pour mettre les richesses du pays à l’abris du gaspillage et de détournement.

Mr Abderrazeq BOUGHANBOUR, au nom de la LMDH, a mis l’accent sur la question de la non répartition équitable des richesses nationales comme étant la principale cause, parmi d’autres, de l’apparition du chômage en général et celui touchant les cadres supérieurs en particulier. Il appelle le gouvernement à prendre au sérieux les revendications des cadres supérieurs au chômage, qui sans leur insertion dans la fonction publique tous les discours officiels risquent de perdre leur légitimité. Il souligne que le Maroc a tellement besoin de toutes ses compétences voir même davantage si nous voulons planifier un avenir prospère et mettre sur pied un Maroc de citoyenneté.

L’intervention de l’organisation pour la liberté des médias et d’expression, représenté par Mr Abdessalem CHAWCH, a qualifié du racisme les attitudes officielles en matière de recrutement qui privilégient certains tout en privant d’autres du droit au travail au sein de la fonction publique. Mr CHAWCH a donc proposé, pour faire face à cette ségrégation de classes qui exclut les fils de paysans, d’ouvriers et ceux qui appartiennent au Maroc profond, la constitution de dossiers qui servent à dévoiler ce genre d’attitudes malsaines et non transparentes devant la justice nationale et auprès des organisations internationales comme par exemple l’organisation mondiale du travail.

4 - Autres activités du programme de la journée :

Durant cette journée de solidarité il eu lieu une lecture d’extraits de poésie de notre collègue Nouhad AHMED El-MOUDEN à travers lesquels elle a essayé d’exprimer la souffrance des cadres supérieurs au chômage, une souffrance qui n’ont pas choisis mais qui trouve ses origines dans le contexte de leur quotidien.

En fin de la journée, il eu lieu la projection d’un documentaire traitant la question du chômage des cadres supérieurs au Maroc. Le documentaire a tenté de répondre à trois questions majeures :
  • Quelles sont les causes du chômage des cadres supérieurs au Maroc,
  • Les positions des interviewés quant à la répression du mouvement des cadres supérieurs au chômage par les forces de l’ordre,
  • L’évaluation du mouvement des cadres supérieurs au chômage,
Parmi les interviewés autres que les cadres supérieurs, on cite :
  • L’artiste Mr Ahmed SENNOUSSI,
  • Le chercheur en sociologie Mr Abderrahim EL-ATRI,
  • Le chercheur en économie Mr Mehdi LEHLOU,
  • Le journaliste chercheur Mr Brahim ECHAABI,
  • Le coordinateur de l’organisation nationale pour le soutien des luttes et revendication des cadres supérieurs au chômage, Mr Ali LOUTFI,
  • La présidente de l’association marocaine des droits de l’homme, Mme Khadija ERRIYADI,
  • La présidente de l’organisation marocaine des droits de l’homme, Mme Amina ABOUIYACH,
  • Le secrétaire général de la ligue marocaine des droits de l’homme, Mr Mohamed EZZAHARI,
  • L’ex-2ème vice président du centre marocain des droits de l’homme Mr Med ENNOUHI,
  • Le membre de l’instance nationale pour la protection des biens publics, Mr Ahmed OUIHMAN,
  • Les membres de la ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme, Mr Said NAFAI et Mme Malika TITANE,
  • Le membre d’ATTAC-Maroc, Mme Lucie DUMAS,
  • Le secrétaire général de l’association culturelle OUSAN – Nador, Mr Mustapha EL-ASROUTI,
  • Le membre du bureau exécutif du réseau amazigh pour la citoyenneté, Mr El kabir EL-MILOUDI,
  • La coordinatrice du réseau international des associations engagées à proximité Orient-Occident, Mme Fatima SKOURI,
  • L’ex-membre du mouvement des cadres supérieurs au chômage, Mr Ahmed BADAOUI,
  • Le militant des droits de l’homme, Mr Hasan HASANI EL-ALAWI,
  • Le militant syndicaliste Mr Rachid EL-MESBAHI,
5 - Le mot de la conclusion des activités de la journée :

Le groupe rabita des cadres supérieurs au chômage a insisté sur ce qui suit :

  • Le droit de ses membres au travail au sein de la fonction publique selon les recommandations des deux arrêtés ministériels (888/99 et 695/99),

  • Sa détermination à poursuivre ses luttes jusqu’à ce que ses revendications légitimes soient exaucés,
Le groupe tient à :
  • A dénoncer avec fermeté la répression du mouvement des cadres supérieurs au chômage par les forces de l’ordre,

  • Rappeler au gouvernement son devoir de mettre un terme à l’exclusion des cadres supérieurs au chômage par leur intégration au sein de la fonction publique,

  • Manifester son soutien inconditionnel et sa solidarité avec tous les groupes des cadres supérieurs au chômage présents sur rabat,

  • Remercier tous les acteurs de la société (ONG de droits de l’homme, parties politiques, médias, intellectuels, syndicats) et tous ceux qui se sympathisaient avec leur cause.